Pour la première fois depuis un siècle, 51 % des Français vivent dans une commune de moins de 10.000 habitants. Je vous invite à lire la tribune que nous avons écrite avec Damien Abad, député de l’Ain, parue dans Le Figaro, où nous réaffirmons notre attachement aux terroirs et aux territoires de notre beau pays.
[TRIBUNE] L’avenir, c’est aussi la France des territoires – Les deux députés LR* voient dans l’exil urbain l’un des défis majeurs du XXIe siècle et appellent à une réconciliation entre métropoles et ruralité.
GUILLAUME PELTIER DAMIEN ABAD – Le Figaro, 5 Mars 2018
Le Salon de l’agriculture, qui vient de fermer ses portes, aura, cette année encore, permis de mettre à l’honneur la vocation des agriculteurs qui travaillent sans compter pour nourrir les hommes. Il aura également été l’occasion de mettre en lumière la France rurale et nos territoires, trop souvent oubliés, et qui sont pourtant, c’est notre conviction, l’avenir de la France.
En effet, qui sait que, depuis 1975, plus de 2,5 millions de personnes ont quitté les zones urbaines pour s’établir dans les territoires ruraux ? Qui sait que, depuis 1999, la croissance démographique en zone rurale est devenue plus forte qu’en milieu urbain ? Qui sait que 25 % des Français vivent à la campagne ? Qui sait que, pour la première fois depuis un siècle, 51 % des Français vivent dans une commune de moins de 10 000 habitants ? Au fond, qui a vraiment compris qu’à l’exode rural du siècle dernier succéderait un salvateur rééquilibrage lié à l’exode urbain ? Là se trouve l’un des grands défis du XXIe siècle.
L’avenir est aux terroirs et aux territoires. Tous les deux animés de cette conviction, nous avons souhaité, dès le lendemain des législatives et en lien avec Christian Jacob, lancer une mission parlementaire sur « la France des territoires ». Nous voulons réunifier la France.
En effet, si la métropolisation a permis à la France de conserver son rang international, elle a accentué les fractures et les inégalités intérieures. Face à la désaffiliation sociale, économique et culturelle, face au sentiment de dépossession grandissant, il nous semble urgent de redéfinir un projet d’unité territoriale. C’est d’autant plus urgent que la majorité actuelle est éloignée de ces préoccupations, privilégiant la gestion technocratique d’une virtuelle « start-up nation ». Pour retisser le lien d’unité entre les métropoles et les territoires, encore faut-il éviter, comme le fait l’exécutif, de n’avoir qu’oubli ou condescendance à proposer à la France rurale et périphérique !
Déserts médicaux délaissés, fracture numérique oubliée, classes fermées dans les zones rurales, élus locaux déconsidérés, diesel augmenté, centres-villes abandonnés, services publics et lignes SNCF menacés, carte judiciaire étriquée, emplois aidés supprimés, lutte contre l’insécurité occultée, finances locales asphyxiées : la longue litanie des desseins fâcheux de ce gouvernement concerne, d’abord et avant tout, cette France périphérique et territoriale qui intéresse si peu le président de la République.
C’est donc à notre famille politique, qui se reconstruit autour de Laurent Wauquiez, d’être capable de proposer une alternative crédible, pragmatique et porteuse d’espoir dans tous les territoires de la République.
Les scrutins de 2014, 2015 et 2017 ont permis à une nouvelle génération de la droite et du centre d’émerger. Ces nouveaux visages ont conduit de nouvelles politiques : c’est la droite nouvelle, c’est la droite des résultats par la preuve. Dans nos territoires, nous avons tenu nos engagements. Ainsi, dans la commune de Neung-sur-Beuvron, en Loir-et-Cher, nous avons diminué la dette sans augmenter les impôts, tout en multipliant les projets d’investissement et en lançant un grand forum des entreprises de Sologne pour dynamiser l’économie et l’emploi dans ce territoire. Au conseil départemental de l’Ain, nous sommes sortis des emprunts toxiques et nous n’avons pas augmenté les impôts grâce à des économies de fonctionnement sans précédent. Enfin, les régions présidées par la droite et le centre ont impulsé de nouvelles politiques. En trois ans, la région Auvergne-Rhône-Alpes aura réalisé 590 millions d’euros d’économies cumulées, soit 170 € par ménage. Dans le même temps, la région, présidée par Laurent Wauquiez, a relancé ses investissements au service des communes rurales comme de nos agriculteurs.
«À l’injustice fiscale et territoriale qui sera à Emmanuel Macron, ce que fut, à François Hollande, la courbe du chômage, nous apportons une alternative radicalement différente, fondée sur l’égalité des territoires et la justice sociale.»
Il est donc possible d’agir, de réformer et de démontrer aux Français que, partout en France et sur tous les territoires, on peut obtenir des résultats sans baisser le pouvoir d’achat des Français, comme le fait le gouvernement avec l’augmentation inéquitable de la CSG. À l’injustice fiscale et territoriale qui sera à Emmanuel Macron, ce que fut, à François Hollande, la courbe du chômage, nous apportons une alternative radicalement différente, fondée sur l’égalité des territoires et la justice sociale.
Nous devons aussi avoir une vision, semblable à celle que Jean-Louis Borloo avait mise en place dans le cadre de la rénovation urbaine, afin de réconcilier la France des villes et la France des champs. Transports, numérique, emploi, éducation, accès à la santé, sécurité, aménagement du territoire…, les défis à relever sont immenses. À l’Assemblée nationale, nous formulons déjà des propositions, comme la création, avec Fabrice Brun, notre collègue de l’Ardèche, d’un fonds de péréquation pour permettre à toutes les zones rurales d’avoir accès au numérique, la mise en place d’un dialogue territorial systématique entre l’État et les collectivités locales pour mettre fin aux excès du centralisme jacobin ou le soutien au pouvoir d’achat avec un ticket-carburant qui permettrait, si l’Assemblée l’adopte prochainement, de prendre en charge, sur le modèle du ticket-restaurant, une partie des déplacements professionnels des travailleurs du monde rural, qui n’ont pas accès aux transports en commun des métropoles.
Là où Emmanuel Macron divise la France entre métropoles et campagnes, nous voulons garantir l’unité de tout le territoire de la République. Nous allons donc défendre une certaine idée de la France : une France fière, rassemblée, audacieuse et forte de tous ses territoires – sans exception.