S’il salue «quelques bonnes nouvelles» parmi les certaines annonces de ce jeudi, le vice-président délégué du parti Les Républicains juge que le gouvernement donne l’impression de subir la crise.
7 mai 2020, Quentin Laurent
« Beaucoup de discours pour pas grand-chose » : s’il note quelques « bonnes nouvelles » parmi les annonces du Premier ministre Edouard Philippe, ce jeudi 7 mai, Guillaume Peltier, vice-président délégué du parti Les Républicains, dénonce un plan de déconfinement « parcellaire » et « approximatif ». Pour le député du Loir-et-Cher, le gouvernement « répond à la crise sanitaire » du Covid-19, « mais il subit la crise économique plus qu’il ne l’accompagne ». « Il faut assumer de dire que tout le monde devra travailler plus », prône-t-il.
Est-ce que le plan de déconfinement présenté par le gouvernement vous satisfait ?
GUILLAUME PELTIER. Non, même s’il y a quelques bonnes nouvelles. Il entrevoit la possibilité de rouvrir certains sites touristiques ou plages : c’est une prise de conscience salutaire pour l’économie. Sinon, beaucoup de discours pour pas grand-chose. On a l’impression que le gouvernement subit la crise. Les Français attendent de reprendre le travail, c’est nécessaire si l’on ne veut pas que la crise économique et sociale empire.
C’est pourtant une reprise de l’activité qui est esquissée à partir du 11 mai…
Nous avons besoin d’une reprise forte, et pour ça nous avons besoin de masques et de tests. Avez-vous eu des réponses sur le nombre de masques et de tests disponibles ? Pour lier reprise économique et lutte contre la pandémie, nous avons besoin de masques et de tests, or nous ne savons pas si nous en aurons en nombre suffisant. Tout cela est parcellaire, approximatif.
Le gouvernement fait-il ce qu’il faut pour soutenir et relancer l’activité économique ?
Nous nous sommes réjouis d’entendre certaines de nos propositions, comme l’annulation des charges patronales. Mais le gouvernement arrive en retard sur ce sujet. La prime pour les employés en Ehpad est aussi une bonne nouvelle. Je pense qu’il faudrait aller plus loin, et encourager le retour au travail en donnant la possibilité aux entreprises de verser des primes défiscalisées à leurs salariés. Il faut créer un électrochoc de récompense du travail dans notre pays.
Le Premier ministre a revendiqué la prudence face au risque de reprise de l’épidémie. N’a-t-il pas raison ?
Je trouve le président de la République et le Premier ministre pollués par la peur et le culte du principe de précaution. Le gouvernement répond à la crise sanitaire, mais il subit la crise économique plus qu’il ne l’accompagne. Il faut donner des perspectives sur le plan économique et social, assumer de dire que tout le monde devra travailler plus, et que ce travail sera récompensé, et aussi dès à présent imaginer les emplois de demain. Notamment en relocalisant un grand nombre d’activités dans l’agroalimentaire, ou la santé. Le gouvernement panse les plaies au quotidien, mais ne porte pas de vision d’avenir.