Le Parisien – Interview : Guillaume Peltier sur l’union des droites : « Divisés, nous offrons les pleins pouvoirs à Mélenchon et Macron »

« Actant la défaite de Marine Le Pen, battue par Emmanuel Macron ce dimanche au second tour de la présidentielle, Guillaume Peltier et les soutiens d’Éric Zemmour mettent le cap sur les législatives. Le député saisit la main tendue de la patronne du RN et espère qu’une « coalition des droites », lancée il y a déjà quelques jours avec Marion Maréchal et Nicolas Bay, autres têtes de pont d’Éric Zemmour, aboutira d’ici la fin de la semaine.

Pour la deuxième fois d’affilée, Marine Le Pen échoue face à Emmanuel Macron. Comment l’expliquez-vous ?

La victoire d’Emmanuel Macron s’impose à tous. Ce dimanche soir, il est le président de la République pour les cinq prochaines années. Une fois de plus, les amoureux de la France et tous les patriotes sont déçus devant une nouvelle défaite électorale. Éric Zemmour avait raison. Seule l’union des droites et de tous les patriotes pourra nous faire gagner.

La page Marine Le Pen est-elle terminée ?

Non. L’union fait la force et la coalition des droites que nous proposons doit faire la France. Il faut justement dépasser toutes nos querelles pour pouvoir bâtir cette union des droites et de tous les patriotes que nous appelons de nos vœux depuis si longtemps. Ce qui est certain ce soir, c’est que seul, on ne gagne pas.

Personne ne peut prétendre que tout se fonde autour d’un seul. Et c’est d’ailleurs toute la logique d’élégance, d’esprit de devoir et de responsabilité qu’incarne Éric Zemmour qui, fort de sa quatrième position et des 2 500 000 électeurs qu’il avait rassemblés au premier tour, a appelé sans aucune ambiguïté à voter Marine Le Pen.

Pourquoi ? Parce que nous ne pouvons pas nous résoudre à subir cinq années de plus la politique d’Emmanuel Macron. Cinq années de crise, d’immigration, d’insécurité, d’assistanat, de mépris de la France rurale, de destruction de notre école, d’explosion de l’islamisme, d’augmentation des impôts et des taxes, de baisse des salaires. Et notre devoir, c’est d’unir nos forces.

Quand on regarde précisément les chiffres, à quelques semaines du troisième tour des élections législatives, la coalition organisée autour d’Emmanuel Macron, c’est 11 300 000 voix. La coalition organisée autour de Jean-Luc Mélenchon, c’est 11 200 000 voix. Et la coalition que nous appelons de nos vœux, additionnant les forces de Marine Le Pen, d’Éric Zemmour, de Nicolas Dupont-Aignan et des Républicains sincères qui refusent la soumission au macronisme, c’est 12 540 000 voix.

Et en un mot, seuls et divisés, nous serons éliminés aux législatives dans 460 circonscriptions dès le premier tour, et unis, nous pouvons être qualifiés dans 370 circonscriptions au second tour. La logique est donc simple : soit nous sommes divisés et nous offrons les pleins pouvoirs à Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon. Ou bien le camp national uni pour la première fois, brisant le cordon sanitaire imposé par la gauche, peut gouverner la France.

Marine Le Pen a affirmé qu’elle mènerait la bataille des législatives avec tous les « patriotes ». Ouvre-t-elle la porte à cette coalition ?

Oui, j’ai bon espoir que nous y parvenions car c’est notre devoir absolu. Je salue les initiatives d’Éric Zemmour et de Marine Le Pen qui ont appelé à lancer la grande bataille des élections législatives avec des candidats uniques dans les 577 circonscriptions : face à Emmanuel Macron, il est urgent et vital de nous unir pour bâtir un immense contre-pouvoir lors des élections législatives et de gagner ensemble le troisième tour avec les députés patriotes.

Depuis quelques jours, tout au long de l’entre-deux tours, les discussions ont été entamées de manière informelle avec des représentants du RN, des représentants de Debout la France et un certain nombre de députés Les Républicains. Nous appelons désormais à l’organisation de réunions formelles concrètes pour aboutir dans les prochains jours, d’ici la fin de la semaine, à la formalisation concrète de cette union électorale. Il faut que l’ensemble des personnalités du camp national, Éric Zemmour, Marine Le Pen, Nicolas Dupont-Aignan, mais aussi la nouvelle génération, Jordan Bardella, Marion Maréchal, Nicolas Bay et moi-même, nous puissions l’incarner. Elle est une nécessité, elle est un devoir et il n’y a pas de fatalité à la défaite.

Dans l’hypothèse où elle ne verrait pas le jour, Reconquête a-t-il les moyens de présenter des candidats partout en France aux législatives ?

Nous sommes prêts à cette option qui, je le répète, n’est pas notre priorité puisque nous souhaitons avant tout nous unir pour gagner. Mais si cette coalition n’aboutit pas, nous sommes prêts dès la fin de semaine à présenter 577 candidats dans les 577 circonscriptions de France.

Cette coalition s’adresse-t-elle aussi aux Républicains ?

Les Républicains n’ont plus aucun avenir. C’est devenu une auberge espagnole dans laquelle tout le monde pense tout et son contraire. Nous appelons tous ceux, électeurs, élus, cadres, parlementaires des Républicains qui ne veulent pas subir cette soumission au macronisme à nous rejoindre et à participer à cette grande coalition des droites. Je pense particulièrement à Éric Ciotti, Nadine Morano, Fabien Di Filippo et tant d’autres députés Les Républicains, dont je connais l’attachement aux convictions.

Éric Zemmour sera-t-il candidat aux législatives ? Et vous-même ?

C’est une hypothèse sérieuse, pour nous deux. Rien n’est tranché pour le moment. Nous sommes dans un état d’esprit d’unité, de concorde et de rassemblement. La priorité absolue, c’est de réussir l’union ; nos cas personnels viendront après. »

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