[TRIBUNE] Du pain et des vœux, lettre ouverte à ces boulangers qui payent pour l’incurie de nos dirigeants

Ils vous érigeaient hier en gardiens de l’art de vivre à la française, héritiers d’un savoir-faire ancestral, garants et passeurs d’excellence, ultime rempart face à la désertification des villages, « commerçants essentiels », et ils avaient raison. Il y a un an, à la tribune de l’ambassade de France, à Washington, le président de la République se félicitait même d’avoir contribué à faire entrer la baguette de pain au patrimoine immatériel de l’Unesco, ce « produit inimitable […] ces quelques centimètres de savoir-faire passés de main en main », cette tradition… et il avait raison. Mais de l’inimitable à l’inexistant, il n’y a aujourd’hui, pour grand nombre d’entre vous, plus qu’un pas, plus que quelques semaines pour certains, plus que quelques jours pour d’autres.

Le 3 janvier, dans le Gers, Jehanna a dû quitter son pétrin pour annoncer à sa clientèle l’augmentation de ses prix, « sous peine de devoir fermer définitivement les portes » de sa boulangerie. « Pendant sept ans, j’ai travaillé soixante-dix heures par semaine en me levant à 2 h 30 du matin, j’y ai laissé ma santé par passion », nous confiait-elle. Au dur labeur se sont ajoutées les difficultés de recrutement et la concurrence déloyale de la grande distribution : « Face à de grandes enseignes qui vendent leurs baguettes à 80 centimes, avec l’augmentation de nos matières premières, de l’électricité (350 % chez nous), du prix des transports, on ne peut pas lutter. » Et d’ajouter : « J’ai peur d’avoir donné mon temps, ma santé, mon couple, ma famille, mon espoir pendant près de dix ans pour finir sans rien… » Avant, en France, on se levait tôt le matin pour gagner sa vie ; aujourd’hui, nos boulangers le font pour perdre de l’argent.

Il y a quelques heures, le gouvernement vous a alors annoncé la permission de résilier votre contrat sans frais en cas de hausse “insupportable” imposée par votre fournisseur. Mais sans alternative. Il vous a ensuite encouragés à demander le report du paiement de vos impôts et cotisations sociales pour soulager votre trésorerie. Un sursis… Mais ont-ils seulement déjà passé la porte de l’un de vos établissements, à l’orée du jour ? Ont-ils seulement déjà saisi la liste des charges qui vous incombent, de ces factures qui vous pèsent et de cette inflation qui vous écrase ? Font-ils partie des 12 millions de Français qui, chaque jour, se donnent rendez-vous dans l’une de vos 33 000 boulangeries ? Partagent-ils eux aussi ce pain rompu à la table de chaque Français depuis des siècles, ce symbole d’union, de générosité, ce pain que l’on multiplie, que l’on offre, que l’on porte aux prisonniers, aux mendiants, aux malades ?

Il y a un an, Éric Zemmour avait alerté Bruno Le Maire au sujet de l’explosion des prix de l’énergie et de ses répercussions, de cette idéologie antinucléaire, de ce manque d’anticipation et de cet entêtement à vouloir rester dans le marché européen de l’électricité. Il avait alors suggéré de permettre à tous les consommateurs français, particuliers et entreprises, de bénéficier de la compétitivité du parc nucléaire existant en remplaçant le dispositif de l’accès régulé à l’électricité nucléaire historique (Arenh), qui oblige aujourd’hui EDF à vendre un quart de son électricité nucléaire à ses concurrents à un prix ne permettant pas de couvrir tous ses coûts, par un nouveau tarif régulé pour l’électricité nucléaire…

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