Mardi 1er octobre, nous avons eu l’honneur d’accueillir Gérard Larcher, Président du Sénat, dans notre région du Centre-Val de Loire. Elu de terrain et fin connaisseur des problématiques de territoires, il a effectué le déplacement dans notre Région à mon invitation ainsi qu’à celle de Philippe Vigier, Député d’Eure-et-Loir, et de Philippe Briand, Maire de Saint-Cyr-sur-Loire et Président de la Métropole.
Ces rencontres avec le personnel médical de la Maison de Santé de Neuillé-Pont-Pierre ainsi qu’avec les divers spécialistes en soirée furent riches d’échanges sur un enjeu fondamental qui est celui de la santé. Médecins, chirurgiens, infirmiers, aides-soignants, autant de professions qui sont avant tout des vocations : la présence massive de leurs représentants lors de cette rencontre a d’ailleurs une fois de plus prouvé leur profonde implication personnelle.
Malheureusement, aujourd’hui de nombreuses questions se posent sur ces questions de santé, et notamment celle de l’accès aux soins. En France, une commune sur trois est considérée comme un « désert médical ». La Région Centre-Val de Loire détient le triste record de la plus faible densité médicale avec seulement 130 médecins généralistes ou libéraux pour 100.000 habitants, contre près de 158 au niveau national. Les départements du Cher et du Loiret sont les plus touchés avec 60% de communes considérées comme des déserts médicaux. En Loir-et-Cher, nous avons perdu 80 médecins en vingt ans et il ne reste plus que 240 généralistes valeureux.
Ces chiffres révèlent une autre fracture sociale, celle de l’accès aux soins. Ces inégalités territoriales ne sont pas acceptables, et il nous revient, à nous responsables politique, de proposer des solutions audacieuses, volontaires et pragmatiques.
Des pistes ont récemment été mises en œuvre ou sont encore à explorer : dispositifs d’aide à l’installation, conventionnements et leviers incitatifs, suppression du numerus clausus, réforme de l’ARS pour la rendre plus souple et plus opérationnelle, instauration de « guichets uniques », mise en œuvre de la télémédecine, structuration de réseaux professionnels, développement d’autres modes de rémunération des médecins, création d’un statut d’infirmier de médecine générale afin d’augmenter leurs revenus, cumul emploi-retraite pour favoriser le travail des médecins de plus de 60 ans, etc.
J’ai moi-même rédigé une proposition de loi visant à contraindre les jeunes médecins à s’installer lors de leurs deux ou trois premières années d’exercice dans les territoires sous-dotés. Comme au Québec ou en Allemagne qui a vu le nombre de médecins installés dans le monde rural doubler en dix ans. Laissons le mot de la fin au Président du Sénat lors de cette rencontre: « Nous avons le sentiment profond que les fractures de notre pays ne peuvent être réduites qu’à partir des territoires ». Je partage totalement cet avis : face aux injustices territoriales, nous devons prendre le pouvoir face aux technocrates et à une haute administration déconnectée et nous avons besoin, plus que jamais, de la France des provinces et du bon sens.