Les Républicains ont beau être à marée basse électorale depuis 2017, ils disposent toujours d’un solide vivier de militants. Hier soir, plus de trois cents sont venus au Cannet écouter Guillaume Peltier, nouveau Vice-président délégué du mouvement. « Contrairement à En marche, nous pouvons compter sur des hommes et des femmes de terrain », s’est d’ailleurs réjouie Michèle Tabarot, Députée de la circonscription et secrétaire départementale de la Fédération maralpine (1), la première de France en nombre d’adhérents. C’est sur eux, et sur son socle de premier parti hexagonal en termes d’élus locaux, que LR veut s’appuyer pour se refaire une santé aux municipales. Sans nier les difficultés :« Nous sommes conscients du travail de reconstruction à mener. Nous avons à faire le point sur un certain nombre de sujets pour ne pas être condamnés à un choix mortifère entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron, qui mise tout sur la communication mais manque de courage politique et ne tient pas ses engagements réformateurs par peur des Français dans la rue », a posé la Députée. A ses yeux, cette frilosité supposée est notamment palpable dans la réforme des retraites, « qui n’ose pas dire franchement aux Français qu’ils devront travailler plus longtemps pour pouvoir vieillir dignement ».
Guillaume Peltier, à l’avenant, dénonce « des syndicats caricaturaux, une minorité qui ne représente pas la société, et un Président qui désarçonne les Français par ses fausses réformes ».
Travail, laïcité, autorité, école
« Nous sommes le parti du travail. » Cette valeur est pour lui cardinale. Il incite LR à la placer au coeur « d’un projet de vérité et de justice » qui, pour garantir et valoriser les pensions, exigera de repousser l’âge légal de départ à 63 ou 64 ans. « Nous n’avons pas su dire avec détermination ce à quoi nous croyons. Il nous faut rebâtir dans l’humilité et l’enthousiasme d’idées nouvelles », suggère-t-il. Le député de Loir-et-Cher, dans son livre Milieu de cordée, propose ainsi d’aller plus loin dans la récompense du travail. En ramenant d’abord le Code du travail de 3 000 à 100 pages. Et, surtout, en supprimant carrément les cotisations patronales et salariales. « Un salaire de 2 200 euros brut passerait à 2 200 euros net » Pour financer cette mesure, serait instaurée une taxe de 2 % sur les transactions financières, paiements électroniques et scripturaux, dont le coût moyen serait de 50 euros par mois. Une proposition similaire sera soumise à référendum, l’an prochain en Suisse.Pour redonner des couleurs aux Républicains, leur n° 2 entend d’autre part « lutter contre l’islam politique et les tentations communautaristes » en faisant de la laïcité le 4e pilier de la devise républicaine, afin que « jamais la foi ne dicte la loi ». Il plaide aussi pour la suppression de l’Aide médicale d’Etat et le retour d’une « école du mérite récompensé, de l’autorité et de l’émancipation », à travers diverses mesures : augmentation de cinq heures par semaine de l’enseignement du français du CP au CM2, examen d’entrée en sixième, formations à encadrement militaire pour les perturbateurs du système, réhabilitation de l’apprentissage dès 14 ans… Travail, laïcité, autorité, école : Les Républicains auraient-ils retrouvé le fil d’une pelote à dérouler aux Français ?
Thierry Prudhon(1) Rejoint en cours de soirée par Eric Ciotti, Président départemental de LR.
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