24 janvier 2021
La Charte des principes pour l’Islam de France est, certes, une bonne nouvelle. Elle affirme qu’aucune conviction religieuse ne peut être invoquée pour se soustraire à la loi commune ce qui, pour élémentaire que ce soit, doit être rappelé avec force. Sauf qu’à peine signée, cette Charte est déjà attaquée par les hérauts d’un Islam politique qui pousse à la haine de la France, au refus de nos valeurs et au mépris de notre culture.
Comment accepter que les responsables du Comité de coordination des musulmans turcs de France (CCMTF) et du Milli Görus, tous deux pilotés par Ankara et alliés du président turc, refusent de signer ce texte de concorde ? Comment accepter que les islamistes radicaux, prônant le fondamentalisme du Tabligh, puissent publiquement attaquer ce texte ?
Quel angélisme de la part d’Emmanuel Macron et de nos gouvernants, d’avoir fait signer en grande pompe, à l’Elysée, cette Charte devant les caméras lundi dernier. Le lendemain, les Islamistes réfractaires dénonçaient, dans un communiqué au vitriol, une Charte qui porterait « atteinte à l’honneur des musulmans ».
Exiger l’égalité entre les hommes et les femmes, la liberté de culte et de conscience, le droit de changer de religion, est-ce porter atteinte à l’honneur des musulmans ? Déclarer que les Français musulmans appartiennent à la nation, rappeler l’exigence de laïcité, dénoncer le prosélytisme, l’indigénisme, le communautarisme, est-ce trop demander ?
Les masques sont tombés : nous avons bien deux adversaires.
- L’Islam politique qui n’est pas compatible avec la France ;
- L’angélisme de nos dirigeants qui reculent à force de déni et de coups de communication.
Ces trois associations ont quinze jours pour signer le texte. Je demande donc solennellement, au 1er février, la dissolution des entités membres du CFCM qui refusent de signer la Charte et leur exclusion des instances de l’Islam de France. Ce refus serait une déclaration de guerre. Nous ne pouvons plus être naïfs. L’Islam politique est le fait d’une minorité agissante, organisée, qui sape, une à une, les règles de notre Nation. Il est inacceptable que des familles juives soient contraintes de quitter des territoires de la République comme dans certains quartiers de Seine-Saint-Denis ou de Strasbourg, parce qu’elles sont juives. Il est inacceptable que dans les écoles de France, les professeurs ne puissent plus enseigner la Shoah. Il est inacceptable que dans les hôpitaux de France, des hommes ou des femmes refusent d’être auscultés ou pris en charge par un médecin ou un infirmier du sexe opposé. Dans les services publics, qui sont pourtant le cœur du bien commun, l’enquête des députés Eric Diard et Eric Poulliat a montré combien l’Islam politique prospère. A la RATP par exemple, des salles de repos sont transformées en salles de prière, se développent les réunions où femmes et hommes sont séparés ou même le cas, rapporté en 2019, d’un chauffeur refusant d’ouvrir les portes du bus à une jeune fille qui aurait porté une jupe trop courte. Dans les entreprises elles-mêmes, comme l’affaire Baby-Loup l’a bien démontré ou même celle du livreur de Strasbourg, nous voyons avancer l’islamisme avec des revendications communautaristes au travail. Nous devons nommer notre adversaire et ne plus rien céder. D’après les services de renseignement, nous avons en France près de 150 quartiers qui sont tenus par les islamistes. Nous avons une centaine de mosquées radicalisées. Il se trouve, sur notre sol, 4 111 personnes radicalisées dans le fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT). Deux cents détenus radicalisés vont être libérés de nos prisons à horizon 2023. Nos adversaires sont identifiés et ne sont pas invincibles. J’appelle tous les amoureux de la France, tous ceux qui ne veulent plus rien céder, à un sursaut national. Nous devons nous rassembler, avec lucidité et patriotisme, contre l’angélisme et l’islamisme.
A l’Assemblée nationale, cette semaine :
1- je proposerai d’étendre toutes les lois sur la laïcité, qui s’appliquent dans nos écoles, à l’ensemble des services publics, y compris les établissements publics et les hôpitaux, mais aussi à toutes les entreprises privées.
Elles s’appliqueront pour les agents et pour les usagers. Si la loi doit protéger la foi, la foi ne doit jamais dicter la loi. Je propose donc une loi simple et claire, applicable par tous, compréhensible de tous : « fondée sur la laïcité, la neutralité est la loi commune et s’impose à tous, partout, dans les services publics et dans les entreprises privées, aux agents, aux salariés comme aux usagers ».
Cette nouvelle loi rappellera ensuite notre conception de la laïcité qui reconnaît le fait religieux, une laïcité dans laquelle les religions ne sont pas les ennemies de l’État, mais des partenaires, à la condition stricte et définitive qu’elles se soumettent aux lois et aux valeurs françaises. La laïcité à la française doit, selon moi, être tout à la fois positive à l’égard du fait religieux qu’il ne s’agit ni de nier ni de renier, mais aussi absolue en ne tolérant plus aucun écart communautariste.
Nous devrons aussi rappeler que, si tous les cultes sont soumis au principe commun – et non négociable – de la laïcité, il ne s’agit pas de nier deux mille ans de culture judéo-chrétienne et humaniste. Attachés aux noms de nos villages, aux cloches de nos églises, à nos coutumes et à notre calendrier traditionnel, de Pâques à l’Assomption, nous ne voulons plus de dépossession culturelle et identitaire qui entraîne des ravages communautaristes. Plus personne ne doit enseigner n’importe quoi à nos enfants, sur notre Histoire, nos jours glorieux comme nos heures sombres, sur le respect, l’émancipation, la liberté, la fraternité. Plus personne ne doit exiger de nouvelles pratiques communautaires qui gangrènent l’unité nationale et locale, comme les menus halal à l’école. François Baroin et l’Association des Maires de France (AMF) ont raison de rappeler qu’« il n’est pas acceptable de commander des menus confessionnels et il est contraire aux règles laïques de déterminer les menus en fonction de motifs religieux ou philosophiques». Plus personne ne doit, non plus, essayer de faire table rase de nos traditions ancestrales, comme Noël, ses sapins, ses crèches ou les calvaires qui éclairent nos chemins ruraux. Car si le cultuel sera pleinement soumis à la laïcité, le culturel doit avoir, bien entendu, droit de cité, comme l’émotion populaire liée à l’incendie de Notre-Dame de Paris l’a magnifiquement démontré.
2- Je proposerai aussi un moratoire sur l’immigration, à l’exception des étudiants internationaux et des réfugiés politiques. L’immigration massive conduit à une concentration de population, qui conduit au communautarisme et mène à l’islamisme.
Soyons lucides sur les chiffres catastrophiques relatifs aux politiques migratoires des dernières années : 275 000 titres de séjour ont été accordés en 2019, un record qui porte à plus de trois millions le nombre d’étrangers qui en détiennent un valide. Tandis que, selon les propos mêmes de l’ancien ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, il y a environ trois cent mille clandestins sur notre sol. Le coût de l’immigration explose : selon la Cour des comptes, un demandeur d’asile coûte en moyenne 13 000 euros par an, tandis qu’une évaluation de l’Assemblée des départements de France, présidée par Dominique Bussereau, estime la prise en charge d’un mineur non accompagné à 50 000 euros annuels. Quant à l’aide médicale d’État, elle représente 1 milliard d’euros supplémentaires chaque année, quand neuf millions de nos compatriotes vivent sous le seuil de pauvreté. Sortons de l’aveuglement européen : ainsi, Emmanuel Macron veut que l’Europe soit unie pour mieux répartir les migrants en son sein, alors que le bon sens est de les aider à développer leurs propres pays. Il y a même une alliance cynique entre certains hauts fonctionnaires et quelques grandes multinationales, qui voient dans l’immigration une possibilité de tirer les salaires vers le bas. Engageons un grand plan de co-développement avec l’Afrique, lié à des contreparties strictes, comme le retour des clandestins, le contrôle aux frontières, ou encore l’études des demandes d’asile sur la rive Sud de la Méditerranée.
3- Enfin, la troisième proposition, que je porterai, doit nous conduire à recouvrer notre souveraineté, à nous soustraire du gouvernement des juges.
Comment ? En suspendant la participation de la France à la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Nous devons mettre la pression sur l’Europe pour qu’elle nous rende la capacité à expulser des terroristes ou des détenus radicalisés. Et en changeant notre droit pour gagner cette guerre : quand cette semaine, le Conseil d’État a suspendu le gel des visas du regroupement familial en pleine crise sanitaire, nous comprenons l’urgence du retour de la souveraineté populaire. N’oublions pas les mots terribles et justes d’Anne-Marie Le Pourhiet, vice-présidente de l’Association française de droit constitutionnel : « ils tentent de substituer à notre droit démocratique un droit jurisprudentiel d’origine supranationale et d’inspiration anglo-saxonne clairement revendiqué ».
Rétablir la laïcité partout et pour tous, ne plus rien céder jamais et nulle part au séparatisme islamiste, voilà la boussole, la seule boussole que nous devons suivre pour rebâtir la concorde nationale. Dans le fond de notre Nation brûle un feu sacré. Celui du courage populaire, celui d’un attachement plurimillénaire à notre patrie, à notre nation, à la France. Cette flamme ne peut pas s’éteindre. Au quotidien, des Français résistent face à l’islamisme, dans les quartiers ou les campagnes. L’exemple nous est donné par des femmes remarquables qui se battent chaque jour pour la France et la liberté, comme Fatiha Agag-Boudjahlat, Sonia Mabrouk, Zineb El Rhazoui, Dana Manouchehri ou encore Najwa El Haïte et Jeannette Bougrab. Des mères de victimes de l’islamisme se battent pour tout reconstruire et redonner espoir à nos enfants, comme Latifa Ibn Ziaten dont le fils a été assassiné par Mohamed Merah. Sans parler de la majorité silencieuse des Français qui, de toutes origines, défendent la République et notre patrie face à l’hydre islamiste.
Ce courage spontané et populaire, c’est celui de la Résistance.Cette force française qui vient du peuple et sauve l’honneur quand les élites se montrent si lâches. Nous devons être courageux et forts pour rétablir la concorde nationale. C’est le devoir de ceux qui représentent la France. C’est le devoir de ceux qui l’aiment et refusent de la laisser périr. C’est notre devoir, c’est notre combat pour la France, si lourdement menacée et attaquée mais qui, partout et toujours, refuse d’être vaincue.
Guillaume Peltier,
Député de Loir-et-Cher
Vice-président délégué les Républicains