[Tribune] – Par amour de la France

8 février 2021

Ce fut, une fois de plus, la semaine du « monde à l’envers » lorsque nous avons étudié, à l’Assemblée nationale, le projet de loi visant à lutter contre l’islam politique.

Avec notre groupe parlementaire, nous avons présenté, après plusieurs semaines d’auditions passionnantes, nos amendements et nos propositions de renforcement de ce texte essentiel : l’interdiction du port du voile islamique dans les services publics, un moratoire sur l’immigration, l’expulsion des étrangers fichés pour terrorisme, le refus des pratiques communautaires dans nos hôpitaux et nos universités et tant d’autres idées de bon sens. 

Hélas, la majorité et l’extrême-gauche les ont refusées. Pire, quelques députés, plutôt que de courageusement renforcer notre lutte contre l’islam politique, ont préféré s’en prendre à nos racines et nos traditions. Ce fut ainsi l’absurde litanie des prises de position contre les fêtes de nos villages, comme si nous devions renoncer à nos « sainte-Barbe » avec nos pompiers, à nos « Sainte-Géneviève » avec nos gendarmes, à nos processions ancestrales du 15 août. D’autres caricaturèrent l’instruction en famille, alors même que nous devons respecter le premier droit des familles qu’est l’éducation de nos enfants, à la seule et ferme condition de lutter contre les phénomènes sectaires ou communautaristes. Et je vous épargne les propos idéologiques contre le voile de nos religieuses, ou ceux, faussement indignés contre la célébration de messes en présence de nos maires et élus locaux. 

Parfois, vous le comprendrez aisément, j’ai honte de nos gouvernants. J’ai honte de leur lâcheté, de leur esquive, de leur aveuglement.

Je veux vous redire combien nous devons être fiers de notre histoire, de nos racines, de nos traditions et de nos modes de vie. La France est une République laïque de tradition judéo-chrétienne, aux racines gréco-romaines. C’est notre chance, notre culture, notre civilisation.

Nous devrons aussi rappeler que, si tous les cultes sont soumis au principe commun – et non négociable – de la laïcité, il ne s’agit pas de nier deux mille ans de culture judéo-chrétienne et humaniste. Attachés aux noms de nos villages, aux cloches de nos églises, à nos coutumes et à notre calendrier traditionnel, de Pâques à l’Assomption, nous ne voulons plus de dépossession culturelle et identitaire qui entraîne des ravages communautaristes.

Cessons de faire table rase de nos traditions ancestrales, comme Noël, ses sapins, ses crèches ou les calvaires qui éclairent nos chemins ruraux. Si la France est culturellement laïque et accorde à chacun une complète liberté de croire et de pratiquer sa religion, s’il le souhaite, elle est également culturellement chrétienne.

La France a été culturellement façonnée et imprégnée par son histoire chrétienne qui a forgé les modes de vie, l’organisation sociale, ou encore le calendrier civil ou les fêtes religieuses. Nous devons donc réaffirmer le principe de laïcité, comme condition de la cohésion nationale, et nos racines chrétiennes, comme expression de l’attachement à la France qui « vient du fond des âges » et « demeure elle-même au long du temps », selon la formule du Général de Gaulle dans ses Mémoires d’espoir.

Au fond, nous devons rappeler, sereinement, fermement et fièrement qu’en France, nous devons tous vivre comme des Français, comme à Rome, chacun vivait comme les Romains. Nous devons dire que tous ceux qui aiment la France et notre culture sont les bienvenus, mais que ceux qui nous méprisent ou nous détestent n’ont plus rien à faire sur notre sol. C’est l’amour de la France et le respect de notre culture qui fondent notre peuple et notre unité : ni l’origine, ni la couleur de peau, ni la religion ne constitue un brevet de patriotisme. C’est simplement l’amour de la France qui fonde et rassemble, comme principe premier et essentiel, notre communauté nationale.

Vous pouvez compter sur ma sereine, totale et courageuse détermination à promouvoir nos justes convictions pour servir le bien commun et notre patrie, plus forte, plus juste et plus fraternelle, quand nous savons rappeler qui nous sommes et ce que nous devons à deux millénaires de culture, forgée dans la lumière, et parfois l’ombre bien sûr, de notre histoire commune et séculaire. Aidez-moi à défendre nos valeurs de bon sens.

Guillaume Peltier,
Député de Loir-et-Cher
Vice-président délégué les Républicains

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